Posté le 10 septembre 2019
Les 30 ans de la Réserve de biosphère Vosges du Nord
Les relations privilégiées entre l’homme et la nature ont permis une reconnaissance internationale en 1989 par l’UNESCO en Réserve de Biosphère du Parc naturel régional des Vosges du Nord associé depuis à son voisin frontalier, le Naturpark Pfälzerwald. Ce réseau est constitué par des zones protégées représentant les principaux types d’écosystèmes mondiaux. Il a pour objectif la conservation de la nature et la recherche scientifique, au service de l’homme. Il sert de système de référence pour mesurer les impacts de l’homme sur son environnement.
Une Réserve de biosphère n’est pas qu’un classement institutionnel, c’est aussi des habitants qui s’engagent et qui agissent pour la biodiversité. Des exemples ?
Jardiner pour la biodiversité !
Nos jardins peuvent être des paradis pour la flore et la faune sauvage. Le programme « Jardiner pour la biodiversité » met en valeur et accompagne les habitants qui font de la place pour la nature dans nos villes, nos villages et nos jardins. En 2018, le concours a primé le jardin de Mme Anne Ging à Neuwiller-lès-Saverne ! Une jardinière discrète mais engagée qui s’active dans ce jardin devenu un havre de paix pour la faune et la flore en limite du sanctuaire de nature du village. Installé en 2004 autour d’une maison contemporaine, ce jardin de piémont riche et varié présente une mosaïque de milieux : vergers hautes tiges, prairie, vigne, mare, zones sèches, potager naturel, espaces d’agréments fleuris de plantes mellifères, etc… Quelques grands arbres donnent corps au jardin : un vieux pommier et deux beaux érables notamment. Les chevreuils ont gardé l’habitude de visiter le terrain à la recherche de jeunes pousses tendres ou de boutons de rose charnus. Un jardin complet, riche en oiseaux et en insectes, doté également d’un rucher judicieusement installé qui permet aux abeilles de venir butiner l’ensemble du jardin mais aussi toute la zone du sanctuaire ainsi que les châtaigniers sur le piémont. Elle a tenté l’aventure du concours l’année dernière, n’hésitez pas, vous aussi, à vous engager dans cette voie ! A la clef : des prix sur la thématique du jardin (brouettes, ouvrage de jardinages, stages, arbres…), mais surtout la garantie de rencontrer d’autres jardiniers passionnés et de faire grandir le réseau des jardiniers à forte biodiversité ajoutée !
Les marchés paysans transfrontaliers !
Initiés en 1999, les marchés paysans transfrontaliers ont vite connu un grand succès auprès des populations locales. Bien avant que les circuits courts ne deviennent à la mode, ces marchés ont réuni plusieurs fois par an des producteurs des deux régions engagés dans des démarches ménageant l’environnement. Les produits industriels y sont tabous. Au contraire, l’accent est mis sur les exploitations agricoles durables et sur la production locale fabriquées sur la base de savoir-faire traditionnels et artisanaux.
A chaque marché, ce sont plus d’une vingtaine de producteurs venus des deux côtés de la frontière qui vous proposent leurs meilleurs produits. Au-delà de la promotion directe de produits régionaux en circuits courts, ces marchés aident aussi à renforcer le caractère transfrontalier de la réserve de biosphère.
Une action institutionnelle et de recherche large
A côté des projets citoyens, la réserve de biosphère favorise des solutions conciliant la protection de la biodiversité et son utilisation durable. Pour atteindre ses objectifs, elle utilise de nombreux outils en plus de l’implication des habitants, tels que l’éducation, la recherche interdisciplinaire et l’information pour comprendre et gérer les changements et les interactions entre systèmes sociaux et écologiques et pour prévenir des conflits en matière de conservation de la nature.
En 30 ans de nombreux projets ont ainsi été menés dans la Réserve :
– la mise en place d’un conseil scientifique,
– l’édition des annales scientifiques,
– l’élaboration d’un programme cadre de recherche et l’organisation des samedis scientifiques,
– la mise en place un monitoring sur la forêt, les cours d’eau, l’air et certaines espèces et milieux,
– la signature d’un accord de coopération internationale avec les Réserves de biosphère de Berezinsky en Biélorussie et Kampinoski en Pologne avec lesquelles il a réalisé des échanges et des missions d’expertise et des travaux dans les domaines de la nature, de l’architecture et du tourisme,
– la co-animation d’un groupe de travail transfrontalier sur la biodiversité qui organise tous les deux ans un colloque sur des thèmes variés liés à la biodiversité (changement climatique, néophytes, bois mort, Natura2000, grands carnivores),
– la participation à un programme Interreg sur les services écosystémiques liés à l’eau avec l’université de Landau-Coblence et à un programme Life sur la réintroduction du lynx,
– la coordination d’un programme Life sur les biocorridors écologiques,
– La contribution à la mise en place de la première réserve forestière intégrale transfrontalière de 400 ha.