Posté le 30 mai 2018, mis à jour le 29 juin 2018

Le Parc national de Kampinoski

Un parc polonais proche de Varsovie en reconquête de biodiversité

Le Parc national de Kampinoski a été créé en 1959 pour protéger des forêts et de nombreux vestiges historiques. Il est le seul parc national situé dans la partie centrale de la Pologne en Mazovie. Ce parc périurbain jouxte la ville de Varsovie. Il a été classé en Réserve de Biosphère (RB) en 2000 et fait partie du réseau Natura 2000 depuis 2004. La RB couvre une surface de 76 300 ha dont 22 aires centrales d’une superficie totale de 4 680 ha, 33 820 ha en zone tampon et 37 800 ha en zone de transition. 68 000 habitants vivent dans cette RB dont 3 000 dans la zone tampon. La majorité des terrains est propriété de l’Etat avec seulement 5 275 ha appartenant à des propriétaires privés. La RB se trouve à la jonction de plusieurs vallées alluviales dont celle de la Vistule. Le Parc est composé à 70% de forêts qui ont poussé sur un système de dunes sableuses laissées par la Vistule. La répartition des essences forestières est la suivante : 71% de pin sylvestre, 14% d’aulne glutineux, 9% de chêne rouvre et 6% de bouleaux. L’âge moyen de ces forêts n’est que de 67 ans car bon nombre d’entre elles, en particulier les pinèdes, ont été plantées par les forestiers pendant la période communiste. Les habitats forestiers sont assez variés, pinède sèche, pinède sur tourbe, forêt mixte de chênes et de pins, chênaie, tillaie-chênaie, frênaie-aulnaie et aulnaie marécageuse. Parmi les aires centrales, une zone de 1 200 ha de forêt est en libre évolution depuis 70 ans, ce qui permet de voir l’importance du chêne dans le Parc, ce dernier revient en sous-étage des nombreuses pinèdes plantées artificiellement. Le patrimoine naturel est bien recensé : environ 1370 espèces de plantes vasculaires, 115 de bryophytes, 146 de lichens, 2 045 espèces d’insectes, 27 de poissons, 13 d’amphibiens, 6 de reptiles, 153 d’oiseaux nicheurs dont la cigogne noire, la grue cendrée, l’aigle pomarin et le pygargue à queue blanche et 52 de mammifères dont l’élan, le castor et le lynx. Le patrimoine culturel n’est pas absent au contraire et outre la maison natale de Frédéric Chopin, la RB comprend de très nombreux vestiges des guerres du passé dont surtout la seconde guerre mondiale avec 39 monuments dont des cimetières avec les très nombreuses victimes polonaises du régime nazi pendant l’occupation de Varsovie. Compte tenu de sa situation aux portes d’une capitale, personne ne s’étonnera du nombre de visiteurs, estimé à 1 million par an. Le Parc est équipé pour cet accueil avec 350 km de routes touristiques, 200 km de pistes cyclables, 4 sentiers pédagogiques, 18 parkings et 3 centres d’éducation à l’environnement, recevant 100 000 personnes par an dont un centre d’élevage du bison.

A l’exception des aires centrales en libre évolution, la RB intervient sur une large partie de son territoire en rétablissant des réseaux hydrographiques perturbés (suppression de drains), en déboisant des dunes à des fins paysagères, en effectuant des coupes dans les plantations de pins afin d’accélérer le processus de retour des feuillus (ce qui ne va pas sans problème car certaines coupes trop brutales dans une pinède conduisent à une régénération en pins et en bouleaux, essences pionnières, alors que la non intervention permet de voir s’installer beaucoup plus lentement et à l’ombre un sous-étage de feuillus divers) ou encore en reboisant en chênes des plantations de pins renversées par une tempête, en faisant faucher des prairies humides dont la RB possède de vastes complexes et en réintroduisant des espèces disparues comme l’élan en 1951, le castor en 1980 et le lynx en 1992. Ces opérations de réintroduction ont été un succès puisqu’aujourd’hui l’élan et le castor ont des populations d’environ 200 individus chacun et que la RB dénombre environ 7 à 8 lynx sur son territoire, d’autres lynx se sont dispersés depuis Kampinoski le long de la vallée de la Vistule vers d’autres territoires forestiers situés au nord et au sud jusqu’à 150 km! Depuis peu, les loups ont également recolonisé le Parc.

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Contacts

Jean-Claude Génot
Protection de la nature

La charte

Charte du Parc 2013-2025 :

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