Posté le 3 novembre 2021, mis à jour le 22 février 2022
Les cours d’eau : participer, c’est restaurer !
Rivières, ruisseaux et étangs sont autant d’éléments du patrimoine paysager que nous partageons tous. À ce titre, et depuis plusieurs années, gestionnaires et scientifiques s’associent aux habitants pour mener à bien des travaux de restauration sur les cours d’eau du parc.
Un paysage vit et évolue par le prisme de ses habitants. À ce titre, leur donner le pouvoir et les moyens de s’investir pour ce territoire apparaît comme un juste retour des choses. Dans le village de Waldhouse, traversé par la Horn, le programme « Change ton paysage ! » prépare le premier chantier participatif du projet, prévu pour cet été. Marie Antoni, paysagiste, a pour mission de construire un projet en collaboration avec les habitants du village. « D’abord, nous faisons un diagnostic paysager des enjeux qu’il y a sur la commune : quelles ont été les évolutions du paysage ? Quels sont les sites emblématiques ? Quels lieux sont appréciés ? Lesquels sont utilisés, et comment ? » À l’issue de cette première phase, une liste de propositions est établie avec les habitants pour réfléchir aux améliorations qu’ils souhaitent pour l’environnement du village. « À Waldhouse, la Horn est un sujet central. C’est la plus grande richesse du village, mais elle n’est pas forcément bien connue ou comprise. Ce projet partagé vise à tisser des relations entre les habitants et leur rivière, et valoriser ce territoire façonné par l’eau. » Cette vision globale des espaces communs du village est essentielle pour une action raisonnée et pérenne, en accord avec les volonté des citoyens.
Après les mots, l’action
Une fois cette phase diagnostique terminée, les chantiers participatifs peuvent prendre toute leur ampleur, et chacun peut mettre la main à la pâte. Pour l’association de pêche du pays de Hanau, cette étape porte ses fruits depuis plusieurs années. Ses membres sont particulièrement actifs, et organisent plusieurs chantiers participatifs chaque année. Bernard Kieffer, son président, se souvient de son premier chantier en 2012 : « Dans la commune d’Eguelshardt, il y a eu une rupture de canalisation, et tout le contenu s’est déversé dans le ruisseau. Sur 1,6 km, il n’y avait plus de ruisseau, et le cours d’eau a servi d’épurateur. » Aujourd’hui, l’association compte une soixantaine de membres, et depuis 2014 les bénévoles travaillent avec le parc pour le rétablissement de la continuité écologique du Falkensteinerbach : « Sur les 18 km de rivière, il reste deux petits barrages. Avant il y en avait une dizaine, et ces obstacles empêchaient la circulation des poissons. » La pose de troncs en bordure de rivière est aussi un moyen efficace de lutte contre l’ensablement du cours d’eau, néfaste à la reproduction des salmonidés. De cette action découle également une diversification des écoulements, des habitats, et donc de la biodiversité présente sur le ruisseau. Cette année, même si l’activité de l’association a été contrainte de s’adapter aux règles sanitaires, « Les chantiers se poursuivent, nous avons continué à mettre des clôtures électriques sur les rives pour éviter que les vaches n’élargissent le ruisseau par leur piétinement. » précise Bernard Kieffer, qui félicite vigoureusement le travail considérable des bénévoles : « On a tous appris au fur et à mesure, et toutes ces actions améliorent progressivement le ruisseau. C’est ce qu’on explique à tous nos membres, et sans le bénévolat, une grande partie de ce travail ne pourrait pas être fait. »