Mis à jour le 21 mars 2025
1975-2025, le Parc, ce qu’ils en disent…
A l’occasion du 50e anniversaire de la création du Parc naturel régional des Vosges du nord, nous avons rassemblé des témoignages de nombreuses personnes avec lesquelles nous avons travaillé ponctuellement ou plus longuement tout au long de ces décennies.
Luc Amoros, Cie Lucamoros, Reipertswiller (67)
« On s’est installé ici il y a 45 ans. On cherchait un endroit calme avec un bel environnement pour créer et préparer des spectacles plus que pour en donner. Mais grâce au Parc et à la Halle verrière de Meisenthal, nous nous sommes fait connaître localement et puis nous avons lancé des actions culturelles vers le jeune public. Nous sommes très attachés à cette éducation culturelle, faire découvrir le spectacle vivant aux enfants même si nous le faisons moins aujourd’hui. »
Catherine Attali, La ferme Attali / La pelote est dans le pré, Lembach (67)
« Nous avons fait partie des premiers « marqués » Valeur Parc naturel régional et nous en sommes très satisfaits. Le cahier des charges est très exigeant mais le retour est largement positif. Le bénéfice commercial n’est pas le principal, nous sommes heureux de partager des expériences avec d’autres marqués dans d’autres activités. On sent la force du réseau et on apprend beaucoup des autres. Et puis, jamais nous n’aurions pu avoir un stand au marché de Noël de Strasbourg au pied de la cathédrale sans le Parc ! »
Irène Bee, ONF – Cheffe du Service Forêt – Agence Nord-Alsace
« Le Parc et l’ONF sont liés par des conventions pluriannuelles. Nous échangeons beaucoup de données et partageons nos idées. Nous organisons également des formations dans les deux sens. La régénération naturelle est favorisée depuis les années 90, cela demande beaucoup de suivi, il faut diversifier les essences, faire des tests, s’efforcer d’améliorer la survie des plants, lutter contre la prolifération des hannetons. Nous travaillons aussi ensemble sur la mise en place de marteloscopes pour avoir une vision toujours plus précise de nos forêts, en termes d’essences comme de biodiversité. »
Eric Brua, directeur du Parc de 2009 à 2018, aujourd’hui directeur de la Fédération des PNR de France
« Être directeur de ce Parc a été pour moi un véritable plaisir, c’est une équipe incroyable, à la fois créative, dynamique, réactive et très attachée au rôle des élus locaux comme à son territoire. Capable justement de travailler avec les élus, même sur des sujets difficiles. C’est une équipe qui est dans le concret, qui s’inscrit dans la durée, qui met en application ses principes. J’en veux pour démonstration la rénovation du château de La Petite-Pierre. Le chantier est exemplaire, du toit jusqu’au mobilier de bureau, c’est devenu une véritable vitrine de nos savoir-faire.
Les sujets de la biodiversité, du dérèglement climatique sont mondiaux mais il faut savoir les traduire sur nos territoires pour faire adhérer les élus comme les habitants. L’autre grande force de l’équipe c’est sa polyvalence, sa capacité à ne pas dissocier nature et culture qui sont les deux faces des projets de Parcs naturels régionaux. Ici, le Parc a su bâtir sa légitimité et donner une identité à son territoire par des actions concrètes, pratiques, exigeantes et durables. Ces années comme directeur resteront mon expérience professionnelle la plus marquante. »
Jean-Christophe Brua, architecte, Eschbourg (67)
« Mes rapports avec le Parc sont anciens et j’apprécie la dynamique autour des maisons traditionnelles et de la filière bois. Cette préoccupation du patrimoine bâti ne se retrouve pas forcément ailleurs et elle est source de projets passionnants comme cette gamme de nano habitats en bois local. Cette volonté de valorisation des ressources locales, humaines et matérielles ouvre vraiment de nouveaux horizons. »
Danielle Buchi, ancien maire de Bouxwiller (67)
« Le musée de Bouxwiller existe depuis 1933, mais sa version actuelle a été inaugurée en 2013 après près de 20 ans de réflexions, d’études diverses et de travaux. Au début, les conservateurs et les guides étaient des bénévoles mais le projet s’est professionnalisé compte tenu de l’ampleur des collections, plus de 3000 objets. C’est là où le Parc avec sa conservation mutualisée nous a considérablement aidé. D’ailleurs cette cohabitation entre amateurs passionnés et professionnels n’a pas toujours été facile mais sans le soutien du Parc, je ne crois pas que nous aurions pu mener à bien une telle aventure. »
Marc Burckhardt, Maison des rochers, Graufthal (67)
« Le Parc a vraiment joué un rôle déterminant dans la rénovation et la mise en valeur des maisons des rochers de Graufthal. Dès les années 80, l’architecte du Parc a apporté une aide technique centrale jusqu’à l’ouverture, y compris dans le montage des dossiers financiers. La conservation nous a également accompagné pour le travail sur les objets exposés. Cette collaboration entre notre association et le Parc continue encore aujourd’hui, nous accueillons par exemple les Petites histoires. »
Christian Débat, association Au grès du jazz, Zittersheim (67)
« Quand le festival a connu des difficultés qui auraient pu mettre en péril son existence, l’implication du Parc a été déterminante pour pouvoir poursuivre l’aventure. C’est le Parc qui porte le festival avec un budget dédié géré avec prudence. Cette présence rassure nos partenaires et nous aide à oser des actions originales comme des concerts hors les murs dans d’autres communes du Parc. Dans le milieu artistique, on me dit souvent que La Petite-Pierre c’est le plus grand des petits festivals et on le doit à l’implication de tous, bénévoles et institutions. »
Alain Ferstler, Club vosgien, Montbron (57)
« Nous entretenons d’excellents rapports avec le Parc des Vosges du nord. Nous travaillons ensemble, étroitement, notamment depuis quelques années sur le GR 53. Nous apprécions l’efficacité du Parc pour mettre tout le monde autour de la table, pour monter les dossiers techniques et trouver des financements. Le Parc a largement contribué à installer le Club Vosgien comme partenaire utile et pas seulement en termes de randonnées. »
Yvon Fleck, association des amis du musée de Meisenthal (57)
« Pendant une quarantaine d’années, nous avons géré le musée du verre dans un cadre associatif. Avec le projet de rénovation et la nouvelle muséographie, nous avons collaboré de très près avec la conservation mutualisée du Parc. J’ai apprécié leur professionnalisme notamment pour les acquisitions d’objets et pour les relations avec le label Musée de France. Ça peut être perçu comme contraignant mais la rénovation a aussi permis entre autres avantages la mise en valeur de plus d’objets. »
Franck Huffschmitt, directeur de la transition écologique SDEA Alsace-Moselle
« Avec le Parc, nous avons mis en place une bonne répartition du travail. Il y a complémentarité entre nous et pas de concurrence. Cela nous permet de faire en sorte que l’environnement soit gagnant, cela nous permet aussi d’optimiser les financements notamment européens et c’est tout bénéfice pour le territoire. Les Vosges du nord sont devenues un laboratoire pour tester des projets de renaturation qui favorisent la continuité écologique mais aussi pour améliorer la prévention des inondations, une compétence qui nous a été déléguée par les communautés de communes qui bénéficie également des synergies développées avec le Parc. »
Sébastien Godel, Maison de la nature du delta de la Sauer, Munchhausen (67)
« Nous faisons partie du Réseau d’Education à l’Environnement des VOsges du Nord (REEVON) qui permet des synergies entre les cinq structures d’éducation à la nature du territoire. Nous sommes excentrés par rapport aux Vosges du nord puisque nous sommes installés au bord du Rhin. Mais nous couvrons également tout l’est du Parc. Notre cible première ce sont les scolaires et nous en touchons 14 000 environ chaque année. C’est déjà un bon résultat mais nous voudrions tellement faire plus. Il nous faut consolider le réseau, se mobiliser plus encore sur la médiation. »
Arthur Letzelter, agent du Parc jusqu’en 2014, Rolbing (57)
« Parmi les chantiers des premières années du Parc, la déprise agricole était vraiment ressentie comme une priorité. L’arrêt d’activité de nombreux agriculteurs a laissé beaucoup de terres en friche notamment dans les fonds de vallée. Ces terrains étaient convoités pour y installer des constructions légères ou des caravanes mais rien n’était fait pour empêcher la végétation d’occuper l’espace. L’idée d’un pâturage permanent avec des bêtes adaptées est arrivée sur la table mais les solutions mécaniques étaient préconisées par les autorités. Il a fallu convaincre ! Les premières Highland sont arrivées en 1981. Le cheptel a grimpé jusqu’à 200 bêtes réparties sur 30 sites, il y en a un peu moins aujourd’hui. L’autre volet du projet c’est le programme « Le paysage a du goût » avec la commercialisation chaque année de quelques animaux auprès de bouchers et de restaurateurs. »
Gabriel Milochau, paysagiste concepteur, Sparsbach (67)
« J’ai déjà réalisé plusieurs missions avec le Parc et actuellement je travaille sur les fenêtres de paysage du GR 53, un chantier innovant. J’ai le sentiment que le travail des Paysagistes concepteurs est véritablement reconnu. Il y a un « effet parc » dans la place accordée à ce métier méconnu et dans la qualité de la commande publique notamment des communes qui sont réellement accompagnées par les agents du Parc. »
Xavier Morvan, directeur de l’Office français de la biodiversité Grand Est puis de l’Agence de l’eau Rhin Meuse
« Dans mon poste précédent comme dans l’actuel, j’ai toujours travaillé étroitement avec le Parc. C’est une relation au long court avec un partenaire essentiel du territoire. Nous avons agi ensemble auprès de l’ONF comme des propriétaires privés pour favoriser le respect des écosystèmes forestiers en poussant notamment à la création d’îlots de sénescence. Avec l’agence de l’eau, nous poursuivons ces mêmes objectifs de préservation et de restauration en agissant sur les cours d’eau et des zones humides. Le Parc c’est une équipe dynamique et qui a du répondant opérationnel. »
Yves Muller, président LPO Alsace, Eguelshardt (57)
« J’habite dans le Parc et j’ai suivi toute son évolution depuis sa création. Je fais d’ailleurs partie du conseil scientifique du Parc. Nous sommes en contact avec les techniciens du Parc notamment pour le suivi des populations d’oiseaux. Dans les Vosges du nord, la gestion forestière est plus respectueuse de la nature grâce à une bonne relation avec les professionnels du bois. Il faut poursuivre dans cette voie et préserver également une agriculture favorable à l’environnement avec de vrais corridors écologiques. »
Manuel Petrazoller, sabotier à Philippsbourg (57)
« J’apprécie les relations avec le Parc naturel régional, c’est un atout pour les Vosges du nord en termes de notoriété. Je suis également très satisfait d’avoir participé à l’appel à projet qui m’a permis avec une designeuse de créer le nichoir à mésange en bois de pin local. Il est notamment vendu à la boutique du Parc, au château de La Petite-Pierre. Ce sont de bonnes initiatives mais je plaide quand même pour plus d’animations pendant la saison estivale. »
Sylvie Reichert, gérante de la carrière Loegel, Rothbach (67)
« Nous entretenons une très bonne relation avec le Parc, dans une logique de concertation. Nous avons d’ailleurs la marque Valeur Parc pour notre grès des Vosges. L’accompagnement du Parc a été très important dans l’obtention de l’autorisation d’exploiter notre carrière en galerie sous-terraine en 2012. Cette méthode nous permet d’éviter de déboiser en surface et en passant sous la mauvaise roche nous limitons énormément la quantité de chute. L’impact sur l’environnement y gagne beaucoup. »
Astrid Schiler, agent au Parc de 1976 à 2020
« Avant d’être officiellement Parc naturel régional, il y a eu un long travail d’étude, de préfiguration, de 1968 à 1976. Quand je suis arrivée dans la structure en 1973, je me souviens qu’il y avait beaucoup d’effervescence dans les bureaux occupés par l’association de création, dans les locaux de la mairie de La Petite-Pierre. Trois bureaux avaient été mis à disposition. Le travail de sensibilisation était énorme, rares étaient les personnes qui connaissaient le concept de Parc naturel régional. M. Villers, le premier directeur, était normand et ingénieur des eaux et forêts. C’était un « visionnaire » ! Il a été désigné comme directeur de l’association de préfiguration puis du Parc, à la suite du colloque de Lurs auquel il a participé. Il aimait notre territoire et souhaitait concrétiser ce projet innovant, allant de réunion en réunion, dans les communes, les départements, à Paris. Il rencontrait tous les partenaires économiques et culturels, les associations de protection de la nature… Il a été aidé par trois élus convaincus de cette belle opportunité pour le territoire : le conseiller général du Bas-Rhin, président de l’association puis du parc, Alfred Westphal, d’Alsace Bossue, le maire de La Petite-Pierre, Robert Geyer et le maire d’Ingwiller Jacques Kummer et quelques autres. Chaque jour était consacré à la sensibilisation, à la négociation… Il y avait beaucoup de travail d’explication, longtemps le Parc naturel régional a été confondu avec le parc animalier à La Petite-Pierre.
Dans un des bureaux de la mairie était installé le labo photo du Parc pour la préparation des expositions qui servaient lors des réunions de présentation aux communes… De belles affiches carrées ont été déclinées pour des animations. Le film de Pierre Mann, cinéaste de la faune sauvage du monde, missionné par le Parc, révélait la beauté et les atouts, mais aussi la fragilité du territoire et aidait à la compréhension. C’est aussi à ce moment-là qu’avec les partenaires, l’idée du futur Carnet du Parc s’est développée, avec au début quelques sorties appelées découvertes qui se sont élargies à tous les thèmes et secteurs du Parc.
Déjà à l’époque, avec M. Villers, le parc était présent lors de manifestations, de fêtes de villages. Toujours avec un stand de présentation du futur Parc, des produits locaux… Nos valeurs étaient déjà mises en avant, et le cadre de communication fixé : « connaître, comprendre, aimer, protéger ».
Avec le recrutement au fur et à mesure de techniciens spécialisés, une véritable équipe pluridisciplinaire a pu être mise en place… Il y a eu aussi le déménagement au château et l’ouverture de l’exposition permanente. C’est beaucoup de souvenirs pour moi ! »
Michel Schiler, agent au Parc jusqu’en 2019
« J’ai grandi sur ce territoire des Vosges du nord et commencé à travailler au Parc pendant mes études avec une succession de stages au début des années 80.
Les moyens et l’organisation n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Nous étions une douzaine dans l’équipe technique dont plusieurs agents de développement affectés à un territoire donné. Pour moi, la vallée de la Sauer puis le secteur de La Petite-Pierre. Nous nous efforcions de monter des plans d’actions de développement local, (par exemple dans le tourisme durable) à partir de diagnostics techniques, en étant à l’écoute des élus et des acteurs locaux.
Les techniciens du Parc ont été orientés vers de nouvelles missions prioritaires, pour moi, vers l’éco-tourisme (éco-label pour 2 hôtels), le tourisme durable, et les actions culturelles, en appui de programmes plus larges de développement durable comme la sécurisation de quatre châteaux, l’eau, les vergers, les expositions de la Maison du Parc, avec parfois des partenariats avec nos collègues allemands (innovations pour la randonnée pédestre et cyclo -navettes bus pour randonneurs- et avec Best of wandern) et une recherche de financements européens.»
Charly Schlosser, ancien maire de Lembach (67)
« Lembach possède des magnifiques vestiges du Moyen âge avec les châteaux forts du Froensbourg et de Fleckenstein. A partir des années 70, c’est avec et grâce au Parc que nous avons pu les mettre en sécurité et faire des restaurations très efficaces pour l‘accueil des visiteurs. Nous avons aussi participé à d’autres actions du Parc comme les marchés paysans transfrontaliers, la protection des fonds de vallées avec les highland cattle ou les chantiers sur l’habitat traditionnel. Le Parc est un lanceur d’actions, c’est aux acteurs locaux de se saisir des projets ensuite. »
Denise Weinling, Musée du pétrole, Merkwiller-Pechelbronn (67)
« Le Parc nous a aidé à structurer une collection d’objets, d’outils, d’archives par un parcours muséographique clair et pédagogique et des missions de protection et de récolement. Nous avons aussi beaucoup amélioré l’accueil des différents publics notamment familiaux avec par exemple les Petites histoires des Vosges du nord. Et puis beaucoup de formations très utiles pour l’accueil de scolaires, de publics empêchés ou la gestion de la boutique. »
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