Posté le 28 mars 2018, mis à jour le 27 juillet 2022
Restaurer, prévenir, acquérir, récoler…
Restaurer mais aussi soigner au quotidien, récoler ou encore acquérir, autant de missions essentielles rendues possibles grâce à la mutualisation des moyens de conservation des musées des Vosges du nord. Les œuvres et les différents objets exposés ou confiés à nos musées bénéficient désormais d’un environnement sûr.
Restaurer, un travail d’orfèvre
Restaurer les pièces de collection afin d’en assurer la pérennité est une des missions dévolues aux musées de France. La restauration est une intervention directe sur un objet afin d’en améliorer l’appréciation ou la compréhension lorsque celui-ci a perdu une part de sa signification de par son état de dégradation. La restauration d’une pièce de musée ne peut se faire que par des professionnels agréés. Chaque restauration doit faire l’objet d’une demande préalable auprès d’une commission scientifique de restauration. Les attachées de conservation du Parc constituent les dossiers de demande et vont les défendre devant la commission.
Une demande de restauration peut se faire car il y a urgence à stabiliser une œuvre, il peut également s’agir d’une exigence du prêteur dans le cadre des expositions temporaires ou encore être intégré au chantier des collections dans le cadre d’une projet de rénovation comme cela a été le cas pour le tableau « La charge des cuirassiers » de Detaille au musée de Woerth.
Prévenir pour conserver en bon état
La sauvegarde des collections est l’une des missions dévolues aux Musées de France. La manipulation des objets lors du travail d’inventaire est souvent mise à profit pour réaliser des actions de conservation préventive à petite échelle : conditionnement des objets dans des emballages pérennes, amélioration des conditions de présentation en exposition, veille sanitaire des collections. La conservation préventive peut aussi être mise en œuvre à plus grande échelle lors de projets de réaménagement ou de création de nouveaux espaces : aménagement des réserves avec du mobilier spécifique, système de contrôle du climat (température et humidité) etc. Organisation de formations pour les personnels des musées du réseau qui sont amenés à travailler au contact des objets.
La conservation mutualisée met de la cohérence dans les acquisitions de nouveaux objets
Chaque année, les collections des musées s’enrichissent de nouveaux objets (dons, achats) mais avant de pouvoir intégrer les collections, chaque opportunité est évaluée au regard du projet scientifique et culturel du musée, des collections existantes et la pertinence par rapport aux autres musées présents sur le territoire. Toute nouvelle acquisition doit être présentée devant la commission scientifique d’acquisition, un jury d’experts qui se prononcera en faveur ou non de son intégration.
En 2016, c’est un poêle de type campagnard construit par l’usine De Dietrich à Mertzwiller qui a été acquis pour être exposé au musée du fer de Reichshoffen. Cette grande pièce en métal, fonte et porcelaine, de 145 cm de hauteur et de 82 cm de large, est en émail vert et remonte aux années 30. Il fonctionnait au bois et à la houille. Pour la commission d’acquisition, cet achat est apparu des plus souhaitables. « Il illustre la production de la société De Dietrich, fortement implantée localement, tout en soulignant l’histoire de la ville et de ses habitants ».
En 2017, c’est une pièce en verre art nouveau, achetée en vente publique, qui rejoindra les collections rénovées du musée du verre de Meisenthal.
Inventaires et récolement, des missions obligatoires
La réalisation des inventaires est une obligation pour tous les musées de France depuis la loi du 4 janvier 2002. Par cette inscription sur un inventaire officiel, les objets acquièrent le statut de Trésors Nationaux et bénéficient d’une protection patrimoniale.
Le récolement est l’opération qui consiste à faire au moins une fois tous les 10 ans, un bilan des collections de chaque musée. A cette occasion sont vérifiés : le marquage (vérification du numéro d’inventaire et de l’inscription des objets sur un registre d’inventaire), la présence des objets dans le musée, leur localisation, leur état de dégradation, la couverture photographique des collections… A l’issue de chaque récolement, des procès verbaux sont rédigés. Ils dressent un bilan chiffré des collections mais permettent également de pointer les manques et de lister les améliorations à apporter. Un programme d’actions peut ainsi être défini pour les années à venir.
La conservation en réseau, une innovation des Vosges du Nord
Créé en 1994 et comptant à l’époque seize équipements de statuts variés, ce réseau s’est recentré depuis 2014 sur dix […]